Après le rejet par le conseil constitutionnel de la loi pourtant voté par le parlement sur la contribution énergie-climat, l’argument de l’injustice de cette taxe revient sur le devant et cela pas seulement pour les particuliers mais également pour les entreprises.
Il est clair que la taxe carbone telle que instituée dans la loi rejetée ne discerne pas entre les produits fortement émetteurs de GES et ceux qui ont été conçu dans le souci de leur impact carbone.
A titre d’exemple, deux produits textile avec la même fonctionnalité, dont l’un est importé et qui aurait parcouru en cumulé une dizaine de milliers de km pour sa fabrication et sa livraison, et un autre produit équivalent qui aurait été le résultat de recyclage et retraitement de la fibre localement.
Le produit local aurait à payer une taxe carbone sur l’énergie déployée pour sa production (si d’origine fossile), alors que le produit importé dont le bilan carbone est plus lourd serait exonéré.
Le même raisonnement pourrait s’appliquer pour deux produits ayant la même fonctionnalité mais dont la durée de vie est différente (verre et gobelet en plastique par exemple), le verre recyclé plus énergivore se trouvant plus taxé que le gobelet en plastique qui a une durée de vie bien plus courte, et donc une fois ramenée à durée de vie équivalente serait largement plus émetteur de GES.
Pour la même fonctionnalité (l’unité fonctionnelle dans ce cas étant de servir de récipient pour une boisson) le gobelet aurait émis en GES plusieurs milliers de fois ce que le verre aurait engendré.
D’où l’injustice de la taxe carbone telle qu’elle a été élaborée, qui n’a finalement pas la vertu d’orienter la consommation de produits peu émetteurs de GES.
La révision de cette loi aurait au moins l’avantage d’accélérer le consensus entre les industriels, pouvoir public et associations de consommateurs sur les méthodes de calculs du bilan carbone pour chaque catégorie de produits, et qui sera la base du futur affichage environnemental.