SUNVALOR – Audit Energie

Le bilan carbone du papier-toilette, pèse 2.5kg de CO2…

L’étude pilote de WWF et l’OKo-Intitut a réalisé l’empreinte carbone de 15 produits de la grande distribution, une tasse de café pèserait entre 50 et 101gr de CO2, une barquette de fraises d’Espagne 442gr…

Il existe plusieurs méthodologies pour quantifier le bilan carbone d’un produit en analysant son cycle de vie, et bien sûr l’incertitude sur le résultat est grande mais présente l’avantage de donner un ordre de grandeur et d’orienter le choix du consommateur.

Promis, plus de café en capsule…

Pour plus d’infos



http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/57688.htm

L’impact environnemental des produits, quels critères évaluer et jusqu’ou pourrons nous aller ?

UN certain nombre d’études et de recherches sont menées depuis de nombreuses années sur ce thème, citons par exemple les travaux de l’université de Leiden aux pays bas (méthode CML) définissant la notion de stocks et de flux des polluants, L’IFPL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) a développé une méthodologie ‘IMPACT 2002’ regroupant les impacts les plus complets : environnement, santé et épuisement des ressources pour un produit donné.

Plus récemment le centre de résilience environnemental de l’université de Stockholm qui, dans une publication dans le journal Ecology and Society(1), l’équipe qui a été constituée avait pour objectif de chercher  à définir les risques environnementaux et les limites à partir desquelles le système ‘terre’ ne pourra plus ‘encaisser’…

Il faudra d’abord rappeler les fondamentaux de l’analyse de cycle de vie (ACV) qui nécessite une revue exhaustive des stocks et des flux durant la durée de vie du produit (matières premières, fabrication, transport, usage, fin de vie).

Le principe de stocks quantifie les principaux indicateurs (carbone, azote, phosphore, eau) dont le stock sous une forme ou une autre provoque des altérations conséquentes sur l’équilibre de notre environnement : à titre d’exemple le carbone sous forme de CO2 participe au réchauffement climatique, alors que sous forme de calcaire au fond des océans n’a plus d’effet sur le réchauffement.

Idem pour le phosphore son excès est responsable de l’acidification des milieux naturels (pluies acides), à travers l’excès du SO2 dans l’atmosphère, acidification qui freine la productivité des écosystèmes.

Le principe de flux est l’ensemble des phénomènes qui font que l’un des 4 indicateurs (carbone, azote, phosphore et eau) est en excès sous la forme qui le rend destructif pour l’environnement, le déplacement des équilibres (par exemple la forme CO2 vers la forme calcaire ou l’inverse) est ainsi un renseignement important de l’impact des produits sur l’environnement.

A titre d’exemple le lait est le pire des polluants si déversé dans une rivière alors que le lait n’a rien d’un polluant pour notre corps…

Une dizaine d’indicateurs sont définies pour cartographier l’impact environnemental d’un produit :

·         L’effet de serre, le plus connu de tous, mesure combien de CO2 est émis durant la durée de vie du produit

·         L’acidification, mesure le potentiel acide sur les milieux naturels des dérivés du phosphore et sulfure (surtout marins), ingrédient essentiel des fertilisants, lessives et autres produits chimiques, une fois rejetés dans la nature sous forme liquide participe à enrichir les milieux aquatiques et à réduire leur productivité.

·         L’eutrophisation, mesure l’excès de nutriments dans l’eau (azote, phosphate…) qui participe à déplacer l’équilibre aquatique : par exemple vers un excès d’algue réduisant l’attrait biologique d’un lac par exemple.

·         Ozone Troposphérique, caractérise le potentiel photochimique de la formation de l’ozone au niveau de la basse couche de l’atmosphère, qui perturbe certaines réactions chimiques et présente un risque pour la santé (contrairement à l’ozone stratosphérique qui quant à lui est précieux pour absorber les UVA et protéger la peau des cancers).

·         L’éco toxicité aquatique (pour les sources d’eau non marines), mesure quant à lui l’effet de déversement de molécules toxiques  pour les organismes vivants suivant la concentration et le temps de résidence de ces molécules dans l’eau

·         La toxicité humaine, similaire à l’éco toxicité aquatique mais mesurée par la tolérance du corps humain aux molécules toxiques (prises individuellement)

·         Consommation des ressources rares, un facteur défini pour chaque matériau en fonction de sa disponibilité et son rythme d’exploitation par l’homme (université de leiden)

·         Consommation d’énergie non renouvelable, correspond à l’énergie fossile consommée

L’ensemble des paramètres cité est en principe susceptible de nous renseigner sur l’impact total environnemental d’un produit, en réalité il devient très vite très fastidieux d’évaluer tous ces paramètres pour chaque produit, il convient souvent de sélectionner 3 des paramètres les plus importants en terme d’impact et selon le type de produit.

Il est inutile d’essayer de calculer l’impact effet de serre de quelques milligrammes de plomb ou d’arsenic alors que leur impact sur l’écotoxicité aquatique ou humaine est largement plus considérable que les autres paramètres.

 

(1)  la newsletter Usines à GES en a fait l’écho http://www.lusineages.com/view_pdf/978.

La taxe carbone, le moindre mal

Après le rejet par le conseil constitutionnel de la loi pourtant voté par le parlement sur la contribution énergie-climat, l’argument de l’injustice de cette taxe revient sur le devant et cela pas seulement pour les particuliers mais également pour les entreprises.

Il est clair que la taxe carbone telle que instituée dans la loi rejetée ne discerne pas entre les produits fortement émetteurs de GES et ceux qui ont été conçu dans le souci de leur impact carbone.

A titre d’exemple, deux produits textile avec la même fonctionnalité, dont l’un est importé et qui aurait parcouru en cumulé une dizaine de milliers de km pour sa fabrication et sa livraison,    et un autre produit équivalent qui aurait été le résultat de recyclage et retraitement de la fibre localement.

Le produit local aurait à payer une taxe carbone sur l’énergie déployée pour sa production (si d’origine fossile), alors que le produit importé dont le bilan carbone est plus lourd serait exonéré.

Le même raisonnement pourrait s’appliquer pour deux produits ayant la même fonctionnalité mais dont la durée de vie est différente (verre et gobelet en plastique par exemple), le verre recyclé plus énergivore se trouvant plus taxé que le gobelet en plastique qui a une durée de vie bien plus courte, et donc une fois ramenée à durée de vie équivalente serait largement plus émetteur de GES.

Pour la même fonctionnalité (l’unité fonctionnelle dans ce cas étant de servir de récipient pour une boisson) le gobelet aurait émis en GES plusieurs milliers de fois ce que le verre aurait engendré.

D’où l’injustice de la taxe carbone telle qu’elle a été élaborée, qui n’a finalement pas la vertu d’orienter la consommation de produits peu émetteurs de GES.

 

La révision de cette loi aurait au moins l’avantage d’accélérer le consensus entre les industriels, pouvoir public et associations de consommateurs sur les méthodes de calculs du bilan carbone pour chaque catégorie de produits, et qui sera la base du futur affichage environnemental.

GHG emissions protocol : l’évolution vers des standards internationaux sur les émissions scope 3

Le protocole des émissions de gaz à effet de serre initié en 1998 par le World ressources institutes (WRI) et le World business counsil for sustainable development (WBSCD), planche actuellement sur l’extension de la méthodologie aux émissions tiers amont et aval (scope 3) et qui ne sont pas ou peu contrôlées par l’entreprise auditée, SUNVALOR participe à ces travaux et livre quelques premières remarques.

Le GHG emissions protocol est L’équivalent du Bilan carbone Français et la méthodologie communément acceptée pour le calcul des émissions de CO2 dans les entreprises, servant à la déclaration officielle des émissions (quotas nationaux, kyoto, système d’échange de quota européen…)

Le principe de base de la méthodologie fait référence à trois types d’émissions :

-Emissions directes de l’entreprise, émissions effectuées directement sur le site, principalement des émissions de combustion, des émissions de réactions de procédés (ciment, chaux…) ou encore des émissions de gaz frigorigènes utilisés dans les circuits de froid…

Les émissions directes ou communément appelées scope 1 délimite le plus petit périmètre sur lequel l’entreprise devrait agir et a en principe un contrôle total.

-Emissions indirectes (scope 2) englobant les émissions engendrées par l’énergie achetée par l’entreprise sans être produite sur le site, tel que l’achat d’électricité, de vapeur, réseau de chaleur…

Ces émissions ne sont bien sûr pas sous le contrôle total de l’entreprise mais celle-ci a tout de même, en principe, le pouvoir d’acheter les énergies les moins émettrices de gaz à effet de serre.

-Le scope 3, on distingue l’amont englobant toutes les autres émissions réalisées durant le cycle de vie des produits achetés ou utilisés, et cela lors de l’extraction, la production, le transport et la distribution.

L’aval couvre l’usage des produits et services et leur fin de vie, les immobilisations (capitaux ou équipements) sont également prises en compte dans ce segment.

Les émissions annexes telles que les déplacements des employés sont comptabilisée hors scope.

La définition de l’importance dans les émissions du scope 3 est réalisée grâce à un classement des types d’émissions en fonction de :

– L’importance relative comparée aux autres émissions de l’entreprise

– L’influence que peut avoir l’entreprise sur ces émissions

– Le risque associé pour l’entreprise

– L’importance pour les parties prenantes (clients, autorités, institutionnels, actionnaires, riverains…)

Les travaux en cours couvrent également la réalisation de deux guides sur l’analyse de cycle de vie d’un produit et des recommandations pour l’analyse de la chaine de valeur.

Plus d’infos http://www.ghgprotocol.org/

La taxe carbone, un bénéfice double : économique et écologique

On s’oriente vers une taxe (ou une contribution climat énergie) affectant davantage les combustibles fossiles que les produits, et seront concernés le transport et le résidentiel, tout deux sources d’émissions de CO2 diffuses et difficile à contrôler en volume.

L’idéal aurait été d’assigner une taxe carbone directement aux produits finis (produits de grande consommation, équipement…), cela permettra d’orienter le choix du consommateur vers des produits à durée d’utilisation plus importante, et qui ont nécessité le moins de rejet CO2 lors de leurs fabrication, transport et distribution.

L’ADEME dans une étude (publication stratégie et Etudes) publiée le 23 juin dernier confirme que ce type d’indicateur par produit est difficile de mettre en œuvre dans l’immédiat, et surtout couteux et il n’y a pas de consensus clair sur les méthodes de calcul.

Dans l’avenir on devra pourtant s’orienter vers l’affichage environnemental des produits de grande consommation qui comprend le poids carbone pour chaque produit.

 

Il est vrai que l’urgence de la mise en place d’un système fiscal incitatif pour réduire dans l’immédiat les émissions dans le transport et dans le bâtiment résidentiel justifie largement cette orientation.

En effet les secteurs du transport et du résidentiel sont les seuls à voir leurs émissions croitre chaque année, alors que les secteurs de l’industrie manufacturière et de l’énergie sont plutôt en baisse depuis une dizaine d’année.

Comment cela se traduit pour les ménages et les entreprises ?

Plusieurs scénarios ont été proposés pour réorganiser les taxes sur les produits pétroliers, la taxe carbone augmentera le coût transport dans les ménages  d’environ 58€/voiture/an ce qui équivaut à un plein d’essence par an, pour le secteur du transport de marchandise cela couterait 5% au maximum de la valeur ajoutée, ce qui est fragiliserait un secteur déjà mis à mal par la hausse du prix du pétrole.

Par ailleurs la redistribution de la taxe carbone, aux entreprises et ménages qui auraient entrepris des actions de réduction des émissions, sera créatrice d’emploi et va générer une croissance additionnelle entre 0.2 et 0.6points.

En savoir plus

Le bilan carbone des constructions, comment s’y prendre ?

Evaluer l’empreinte carbone d’une construction et orienter le choix des matériaux et des solutions techniques en fonction de ce nouveau paramètre qui est l’indicateur CO2, jusque là peu connu par les acteurs du bâtiment, est un challenge supplémentaire aussi bien pour l’entreprise général que pour l’architecte.  

Un ensemble de données seront estimés dans le périmètre le plus large possible:

Les matériaux et leurs transports (base de données INIES , ADEME)

Le fonctionnement du chantier (déplacement des personnes, chauffage, déchets…)

L’exploitation du bâtiment durant sa durée de vie, facteurs thermiques tels que optimisés par le BE fluides (chauffage, clim, ventilation…)

La déconstruction du bâtiment et fin de vie (taux de recyclage, incinération…)

Encadrement de la publicité ‘Eco responsable’

C’est peut être le thème universel  le plus commun dans la communication d’aujourd’hui, le détergent devient propre, la voiture légère en CO2 et le béton neutre en carbone !!

Le contrôle des messages publicitaires de ce type est fastidieux mais rendu nécessaire car l’utilisation excessive de termes rappelant des performances écologiques/éco responsables sans les nuancer finit par tromper le client, et à terme discréditer le message.

Un effort considérable est à faire de la part des journalistes également pour mieux comprendre les nouveaux  termes écologiques et les utiliser dans leur contexte.

Le Conseil paritaire de publicité a émis un avis qui peut être un premier pas envers une charte commune de communication éco responsable.

Plus d’infos  http://www.cpp-pub.org/Avis-publicite-eco-responsable.html

Aux Etats-Unis le CO2 est reconnu comme polluant dangereux pour la santé publique

Le 17 avril dernier la cour suprême américaine a confirmé que les gaz à effet de serre (CO2 principalement) sont des polluants de l’atmosphère et présentent un danger pour la santé publique,  ces polluants seront couverts par la législation du ‘clean air act’ nécessitant des actions de réglementation de la part de l’agence de protection de l’environnement.

Cette étape est la première phase donnant les pouvoirs nécessaires à l’agence de protection de l’environnement pour mener les consultations nécessaires et sortir avec des propositions contraignantes pour l’industrie ou le transport en matière de réduction d’émission des gaz à effet de serre.

Plus d’infos http://yosemite.epa.gov/opa/admpress.nsf/0/0EF7DF675805295D8525759B00566924

Finalement un accord sur le paquet Energie-climat, mais à quel prix ?




Le paquet Energie-Climat a bien reçu l’appui de tous les membres de l’UE mais des dérogations sont accordées aux secteurs de l’énergie, l’accord prévoit que les énergéticiens européens payeront seulement 30% des quotas d’émission de CO2 en 2013 contre 100% à l’origine des discussions.

Un ensemble de secteurs très consommateurs d’énergie se verront aussi octroyer gratuitement 100% des crédits CO2 après 2013 s’ils démontrent que le coût additionnel peut provoquer la délocalisation vers des pays moins contraignant !!

Les autres secteurs moins émetteurs de CO2 seront soumis dès 2013 à l’obligation d’achat de 20% de leurs quotas (seulement) et de 70% en 2020 (contre 100% à l’origine).

L’effet d’entrainement ne fonctionnera pas vu que les grands pollueurs ne seront pas soumis à la contrainte de l’achat des crédits, et l’objectif d’inverser la tendance des émissions ne sera pas atteint en 2050, En espérant que les Etats Unis feront mieux ?

Pour plus d’infos http://www.euractiv.com/fr/changement-climatique/climat-industrie-devrait-obtenir-concessions-ue/article-178005