Les tarifs d’achat de l’electricite photovoltaique enfin publie

Deux arrêtés publiés ce matin attendus depuis bien longtemps, cette attente qui dure depuis mi janvier a mis en difficulté beaucoup de projets photovoltaïques, la publication aujourd’hui a le mérite d’officialiser les tarifs même si des zones d’ombres persistent encore.

Le premier arrêté donne une réponse aux milliers projets déclarés fin 2009 pour bénéficier de l’ancien tarif d’achat, il confirme que seul les centrales dont la puissance est située entre (36 et 250kwc) et situés sur les bâtiments agricoles ‘utiles’ et dont le propriétaire est l’exploitant de la centrale sont éligibles  au tarif de 2009.

Les centrales de moins de 36KWc dont la demande de contrat d’achat a été formulée avant le 11 janvier 2010 sont à priori éligibles sans avoir à fournir la preuve de l’utilité des bâtiments…

 
Pour le second arrêté, la modification majeure contenue à l’article 5 limite le bénéfice du tarif d’achat de l’intégré au bâti aux seules installations de moins de 250Kwc, cette modification prise sans aucune concertation avec les professionnels limitera sérieusement le développement du photovoltaïque dans les régions au nord de lyon.

Il reste cependant un doute sur les tarifs à appliquer pour les grandes installations supérieures à 250KWc, qui ne seront pas éligibles au tarif d’intégration au bâti de 0.50€/kwh, seront-elles éligibles au tarif d’intégration simplifiée ??

 

lien vers l’arrêté du 16 mars

Le tarif photovoltaïque, ou quand l’effet rente devient la règle

Le projet d’arrêté de septembre dernier sur la modification du tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque devait entrer en vigueur le 1 er janvier 2010, pourtant rien de cela n’est prévu à ce jour les projets modifiés de l’arrêté se succèdent et la confusion est encore plus grande.

 

La dernière mouture du conseil supérieur de l’énergie crée la surprise en mettant en place une différentiation de tarif en fonction de la fonction du bâtiment, et en plus réduit les tarifs sensiblement, la raison invoquée est la rentabilité excessive de certains projets dépassant les 35% sur fonds propres et la baisse des prix des équipements photovoltaïques en 2009.

Ainsi la dernière proposition remplacerait (au conditionnel car rien n’est définitif dans ce dossier) le tarif de 60cts/kwh destiné à l’intégré au bâti par deux tarifs, 58cts pour les bâtiments à usage d’habitation et de bureaux, et 50cts pour les autres bâtiments (industriels, agricoles…), la condition du clos et couvert est remplacée par la couverture sur au moins trois côté du bâtiment.

 

Si les tarifs d’achat tel que institué en 2006 ont donné un relais de croissance au photovoltaïque en France, l’imprécision sur les modes et structures d’intégration a donné naissance à des situations kafkaïennes : par exemple le construction de bâtiments qui ne servent à rien à part exploiter la toiture en photovoltaïque, ou le développement d’ombrière solaire pour les parkings dont la seule fonction est de protéger les voitures du soleil pendant la période d’été et bien sûr d’afficher une rentabilité indécente de 80%, à se demander pour quelle raison ce type de projet est  financé par l’argent du contribuable !!!

Une baisse du tarif d’achat n’a rien d’injuste vu la baisse actuelle du cout du Kwc, elle aura au moins le bénéfice d’assainir le marché, reste à définir de manière simple les termes d’intégration au bâti et d’intégration simplifiée, ce qui est une autre affaire…

La taxe carbone, le moindre mal

Après le rejet par le conseil constitutionnel de la loi pourtant voté par le parlement sur la contribution énergie-climat, l’argument de l’injustice de cette taxe revient sur le devant et cela pas seulement pour les particuliers mais également pour les entreprises.

Il est clair que la taxe carbone telle que instituée dans la loi rejetée ne discerne pas entre les produits fortement émetteurs de GES et ceux qui ont été conçu dans le souci de leur impact carbone.

A titre d’exemple, deux produits textile avec la même fonctionnalité, dont l’un est importé et qui aurait parcouru en cumulé une dizaine de milliers de km pour sa fabrication et sa livraison,    et un autre produit équivalent qui aurait été le résultat de recyclage et retraitement de la fibre localement.

Le produit local aurait à payer une taxe carbone sur l’énergie déployée pour sa production (si d’origine fossile), alors que le produit importé dont le bilan carbone est plus lourd serait exonéré.

Le même raisonnement pourrait s’appliquer pour deux produits ayant la même fonctionnalité mais dont la durée de vie est différente (verre et gobelet en plastique par exemple), le verre recyclé plus énergivore se trouvant plus taxé que le gobelet en plastique qui a une durée de vie bien plus courte, et donc une fois ramenée à durée de vie équivalente serait largement plus émetteur de GES.

Pour la même fonctionnalité (l’unité fonctionnelle dans ce cas étant de servir de récipient pour une boisson) le gobelet aurait émis en GES plusieurs milliers de fois ce que le verre aurait engendré.

D’où l’injustice de la taxe carbone telle qu’elle a été élaborée, qui n’a finalement pas la vertu d’orienter la consommation de produits peu émetteurs de GES.

 

La révision de cette loi aurait au moins l’avantage d’accélérer le consensus entre les industriels, pouvoir public et associations de consommateurs sur les méthodes de calculs du bilan carbone pour chaque catégorie de produits, et qui sera la base du futur affichage environnemental.