L’affaire Voltalis-EDF

passée sous silence cet été, laisse paraître à nouveau le conflit d’intérêt chez les producteurs d’électricité, entreprises privés dont le but (il faut le rappeler) est de maximiser leur profit et augmenter le volume de leur vente, ces mêmes producteurs ont la lourde tache de réduire la demande et d’arriver à une amélioration de 20% d’efficacité énergétique d’ici 2020 (dixit le paquet énergie climat).

Cette affaire peu médiatisée, période de vacances oblige,  mérite des explications pour des raisons pédagogiques surtout…

Voltalis est un opérateur d’effacement diffus, de petits boitiers installés chez les particuliers,  permettent de délester les appareils électriques (chauffage, ballon d’eau chaude…) lors de pointe de consommation et cela pendant un laps de temps (5 à 10mn), cela réduit donc la demande de milliers de foyers instantanément et évite de faire appel à un appoint de centrale thermique (fuel ou gaz) beaucoup plus émetteur de CO2 qu’une centrale nucléaire (voir pour plus d’explications le lien ).

Cette solution innovante permet d’abord d’éviter d’avoir des écarts importants entre l’offre et la demande, et rend service davantage au gestionnaire du réseau (RTE) qui lui rétribue Voltalis pour ce service.

L’affaire en question  a  émergé suite à l’avis rendu par la commission de régulation de l’énergie (CRE) selon lequel Voltalis devrait indemniser EDF de la différence économisée vue qu’ EDF a tout de même maintenu sa production au même niveau sans pouvoir facturer la totalité de sa production à ses clients.

Dans ce mécanisme complexe, la réduction de consommation électrique (même minime) est taxée au profit du producteur, ce qui veut dire d’un effort d’amélioration d’efficacité énergétique est sanctionné par une taxe.

On atteint la limite du conflit d’intérêt entre un producteur qui souhaite maximiser ses ventes et en même temps est sensé réduire la demande chez ses clients, une contradiction qui n’émerge pas pour la première fois…

Pourtant peu de voix se lèvent pour crier au scandale, la même situation se présente dans le cas de la taxe carbone, pour quelle raison l’électricité ne sera pas soumise alors que les énergies fossiles le seront ?  

A suivre

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