La RT 2012 et l’obligation de rénovation dans le tertiaire

Comme prévu la RT2012 (Réglementation 2012) devient applicable à partir du 1 er janvier 2013 pour les bâtiments neufs à usage d’habitation, d’autres types de bâtiments sont également concernés, les bâtiments universitaires et de santé ainsi que les bâtiments industriels (ne comportant pas un procédé à température contrôlée).

Concernant la rénovation du parc tertiaire, La ministre Cécile Duflot a annoncé la prochaine publication courant janvier du décret qui rendrait effective l’obligation de rénovation dans le tertiaire.

Le plan détaillé de rénovation énergétique sera par ailleurs finalisé prochainement.

Le Système de Management de l’Energie ISO 50001

Le fondement de l’amélioration continue que prône la normalisation est la mise en place du système de mangement aussi bien dans le domaine de la qualité (ISO 90001) ou l’environnement (ISO 14001) ou encore tout récemment l’énergie (ISO 50001).

L’amélioration continue est assurée par l’approche (PDAC) Plan, Do, Check et Act telle que décrite dans la roue de DEMING et permet de s’engager sur un objectif, se donner les moyens et mobiliser, et ensuite de contrôler les résultats et rectifier le tir.

 

roue de DEMING

La nouvelle venue des normes ISO concerne l’énergie et fait suite à un effort de concertation mondial, dans lequel l’Europe à bien pesé de tout son poids, notamment avec d’abord une version européenne l’EN16001 qui a eu suffisamment de recul depuis sa parution en 2009, et bien sûr le référentiel de bonne pratique BPX30-120 qui encadre le diagnostic énergétique et qui existe depuis 2006.

 

La mise en place du système de management de l’énergie (SMé) peut s’avérer beaucoup plus pertinent dans la mesure où l’énergie est un enjeu important dans le coût de revient et sa maitrise permet de réduire le risque de voir les coûts s’envoler et sa marge avec.

 

Dans la pratique, forcer son organisation à penser à l’énergie dans l’acte d’achat, mais également dans le comportement humain et l’optimisation du procédé de production, et cela à travers les étapes suivantes :

– Revue énergétique, mettant en avant les objectifs d’amélioration et cibles chiffrés

– Enoncé de la politique et l’engagement de la direction par des moyens

– Surveillance et mesure de l’amélioration de la performance énergétique et son suivi

La mise en place de la SMé est flexible, s’adapte aux contraintes et convient parfaitement à des PME souhaitant maitriser leurs dépenses énergétiques conséquentes, bien évidemment l’industrie est très concernée mais également les services, mais également les entreprises et collectivités.

La rénovation du parc tertiaire encouragée par le dispositif des CEE


Le tertiaire représente un parc de 850 millions de m², dont  400 millions de m² appartenant au parc public, et 450 millions de m² appartenant au parc privé, sa rénovation est un réel défi financier et d’organisation.

La loi Grenelle 2 prévoit une obligation de travaux afin d’atteindre l’objectif de réduction de 38% d’ci 2020, et cela pour l’ensemble du parc tertiaire public ou privé.

Une large concertation est en cours autour des groupes de travail du plan bâtiment-Grenelle pour définir les contours de cette obligation qui se heurte aux moyens financiers gigantesques à mobiliser, cette concertation semble déboucher sur une première phase courant jusqu’au 1er janvier 2015, avec un objectif de gain minimum à réaliser de 25% et une deuxième phase de 2015 à 2020, avec une augmentation des objectifs, modulée en fonction des spécificités de chaque catégorie de parc tertiaire, 38% de réduction étant la finalité en 2020.

Dans ce contexte de négociation, l’arrêté du 28 mars 2012 définissant les opérations standardisées d’économie d’énergie, vient renforcer les incitations via les certificats d’économie d’énergie (CEE) pour la rénovation dans le tertiaire.

L’arrêté prévoit, en effet, que si la réalisation d’opérations de rénovation avec pour but principal d’économies d’énergie, s’accompagne de la mise en place d’un système de management de l’énergie (SMè) et débouchant sur la certification ISO 50001, le nombre des CEE sera bonifié d’un coefficient de 1,5 voire 2.

Ce bonus bénéficiera au maitre d’ouvrage et peut représenter, selon l’ampleur de la rénovation, le coût de la mise en place du système de management de l’énergie et de la certification ISO 50001.

Cet avantage donné aux maitres d’ouvrage propriétaires de bâtiment tertiaire, pourra s’avérer très utile car permettra, suite à une rénovation énergétique lourde, d’assurer une réduction effective à l’usage de la facture énergétique de l’occupant grâce à la mise en place du SMè, et c’est bien cela ce que recherchent les locataires du parc tertiaire.

A titre de rappel, la rénovation du bâtiment existant est soumise aux exigences de la ‘RT existant’ et dépend de la surface SHON, du coût total des travaux de rénovation, et de la date de construction.

Exigences de la RT globale :

S’appliquant aux bâtiments dont la surface SHON est supérieure à 1000m2, construits après le 1er janvier 1948 et dont le coût des travaux dépasse 25% de la valeur du bâtiment, l’arrêté du 13 juin 2008 s’applique dans ce cas et doit présenter après travaux un gain de 30% par rapport à la consommation énergétique antérieure, notamment pour les composants isolation, ventilation et chauffage.

Exigences RT élément par élément :

Concerne les bâtiments tertiaires dont la surface est inférieure à 1000m2 (peu importe la date de construction) ou pour les bâtiments de plus de 1000m2 et dont la construction est antérieure au 1er janvier 1948 et dont le coût de rénovation dépasse 25% de la valeur foncière, dans ce cas l’arrêté du 3 mai 2007 s’applique et définit une exigence minimale pour les éléments remplacés suivants : parois opaques, parois vitrées, chauffage, eau chaude sanitaire, refroidissement, ventilation, éclairage des locaux, énergies renouvelables

Le Contrat de Performance Energétique pour le patrimoine privé, quelle portée ?

Le CPE a été introduit par l’article 5 du Grenelle 1 (loi du 3 août 2009), la définition du CPE a pourtant évolué depuis et semble se résumer au contrat conclut entre le maitre d’ouvrage et un opérateur sur la base d’une garantie de diminution des consommations énergétiques, cette diminution servira à rémunérer l’opérateur en contre partie de l’investissement réalisé en rénovation et équipement pour l’atteindre.

Le patrimoine public a pris une longueur d’avance, car hormis l’obligation ‘Etat exemplaire’ initiée par le Grenelle, les collectivités sont habituées aux appels d’offres pour les contrats d’exploitation et n’ont pas eu beaucoup de mal à intégrer le CPE, les bailleurs privés sont par contre beaucoup moins habitués à ce type de mécanisme.

Plusieurs exemples de rénovation (lycées en région d’Alsace, logement social en IDF) ont retenu le CPE comme moyen pour faire supporter l’investissement dans la rénovation et l’équipement à l’opérateur et payer cet opérateur par les économies d’énergie réalisés.

Le parc privé résidentiel connaîtra à son tour une révolution dans les prochaines années, l’obligation est faite aux syndics de copropriété par le Grenelle 2 notamment, de réaliser un audit énergétique sur le bâti et l’équipement, et cela par un bureau d’études indépendant, qui pourra par la suite assister le maitre d’ouvrage dans la procédure de consultation des opérateurs et l’aider à faire le meilleur choix.

Ensuite la copropriété doit faire voter dans les 5 ans un plan de travaux ou sélectionner un opérateur pour mettre en place un CPE, avec pour objectif la réduction de 20% des consommations énergétiques à minima.

Cette obligation concerne tous les immeubles équipés d’une installation collective de chauffage, et cela dans les 5 ans à partir du 1er janvier 2012.

Le parc tertiaire estimé à 0.8 Milliard de m2, quand à lui, sera concerné dès le début de l’année 2012, date à laquelle les recommandations définitives du plan bâtiment grenelle seront débattues et adoptées.

Quel avantage apporte donc le CPE au patrimoine privé résidentiel et tertiaire ?

-Sur les aspects Juridiques : si le support du contrat d’exploitation classique est celui à privilégier, celui-ci sera amendé pour introduire la garantie de résultat d’amélioration de l’efficacité énergétique, avec bien entendu l’option du financement des investissements par l’opérateur qui peut comprendre entre autres l’isolation, l’équipement, la maintenance…

-Pour la maintenance : l’opérateur/exploitant fournissant une garantie de résultat a tout intérêt à contrôler la maintenance des équipements de chauffage ou de ventilation, et à veiller à faire un suivi régulier pour détecter tout type de dérive du coût, et notamment les problèmes de comportement comme de laisser la fenêtre ouverte en hiver avec le chauffage en marche…

-La valorisation du patrimoine : Le CPE offre une nouvelle valorisation du patrimoine non plus liée aux conditions du marché de l’immobilier mais, du moins partiellement, lié au coût d’exploitation, il sera de plus en plus difficile d’avoir un retour locatif au prix du marché si la performance énergétique n’est pas rétabli et notamment grâce au CPE.

Est-ce que le CPE va résoudre tout les problèmes financiers liés au poids de la rénovation ? Certainement non.

En effet, il est peu probable que le CPE pourra couvrir financièrement le coût total de la rénovation y compris l’isolation ou la remise aux normes, mais le CPE aura au moins l’avantage de faciliter aux propriétaires la prise de décision notamment quand la valeur du bien se retrouve impactée.

Le sky village, un nouveau concept pour une construction flexible




Les architectes MVRDV et ADEPT ont remportés le concours de la municipalité de Rødovre au Danemark pour la construction d’une gratte ciel de 116 mètres de hauteur incluant un hôtel, bureaux et appartements d’habitation.

L’originalité de la structure est qu’elle se compose, tel un légo géant,  d’unités indépendantes  ‘pixels’ de 60m2, ces pixels peuvent être déplacés  pour agrandir un appartement ou un espace de bureaux selon les besoins.

La structure intègre des sources d’énergie solaire sur les façades et un circuit de recyclage pour l’eau grise, et utilisera 40% de béton recyclé.

Plus d’infos : http://www.contemporist.com/